Sortir avec des enfants dans la nature devrait être une évidence. Pourtant, beaucoup de parents et d’éducateurs ressentent une petite boule au ventre avant de franchir le pas. Et c’est normal. Nous voulons le meilleur pour les enfants que nous accompagnons, mais l’inconnu, la sécurité et le regard des autres peuvent freiner.
Dans cet article, nous allons explorer les peurs les plus fréquentes… et surtout, comment les transformer en confiance.
Et si un enfant se blesse ?
Selon l’OrganisC’est la peur numéro un. Une chute, une égratignure, une bosse… et soudain le doute : « Est-ce que je suis un bon parent / éducateur si je les laisse grimper ? »
La vérité : le risque zéro n’existe pas, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Mais les recherches montrent que les petits « risques mesurés » (grimper, courir, sauter) développent la confiance en soi, la motricité et l’autonomie.
Préparez une petite trousse de premiers secours, elle rassure beaucoup. Anticipez : fixez des règles simples et claires (ex. « on grimpe jusqu’à la deuxième branche »). Observez : plutôt que d’interdire, accompagnez, guidez.
Et s’il pleut / fait froid ?
Un ciel gris suffit parfois à annuler la sortie. Pourtant, les enfants, eux, s’émerveillent sous les gouttes, dans la boue ou dans les flaques.
L’astuce : il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements.
- Investissez dans de bonnes bottes, un pantalon de pluie et une veste imperméable.
- Transformez la météo en jeu : écouter la pluie tomber, sentir le vent, observer les traces dans la neige.
- Rappelez-vous : ces moments deviennent souvent leurs meilleurs souvenirs.
Je n’ai pas le bon matériel
On imagine parfois que pour faire « Montessori outdoor », il faut acheter du matériel coûteux.
👉 La nature est déjà un trésor pédagogique.
- Des bâtons deviennent des baguettes magiques ou des outils de mesure.
- Des pierres, des feuilles ou des glands nourrissent les mathématiques, la classification, l’observation.
- Un panier ou une petite loupe peuvent suffire à éveiller la curiosité.
Le vrai matériel, c’est l’enfant lui-même : sa capacité d’explorer, de créer et de s’émerveiller.
Je ne connais pas assez la nature
Beaucoup d’adultes craignent de ne pas savoir répondre aux questions : « Cet insecte, c’est quoi ? Cet arbre, comment s’appelle-t-il ? »
👉 Bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin de tout savoir.Les jeux libres en nature développent :
- Adoptez la posture d’explorateur avec eux : « Je ne sais pas… cherchons ensemble ! »
- Utilisez des applications de reconnaissance de plantes ou d’oiseaux.
- Montrez que apprendre, c’est une aventure commune.
- l’empathie,
- le sens du collectif.
Et si je perds le contrôle du groupe ?
Quand on encadre plusieurs enfants, la peur de l’agitation est réelle.
👉 Quelques clés :
- Définissez un « cercle de rassemblement » où tout le monde revient au signal.
- Instaurez un rituel avant chaque sortie (chanson, jeu de concentration).
- Utilisez la nature pour canaliser : écouter les sons, fermer les yeux, respirer.
Vous serez surpris de voir combien la nature apaise et recentre les enfants.
Ces peurs sont légitimes… mais elles ne doivent pas être des freins. Chaque sortie est une opportunité d’apprentissage, de lien et de joie partagée. Les enfants n’ont pas besoin de perfection, ils ont besoin d’adultes qui osent sortir avec eux, même avec leurs doutes.
La première fois, ce sera peut-être maladroit. La deuxième fois, plus fluide. Et très vite, vous ne pourrez plus vous passer de ces instants dehors, qui nourrissent autant les enfants… que les adultes.
